Les Japonais font ça en 12 minutes ! [pas pliant, juste rinko !]

Dans la dernière livraison de Bicycle Quarterly (vol. 12, n° 4), Jan Heine consacre trois pages (au milieu d'un dossier spécial Japon)  au "rinko", cette pratique consistant à transformer une randonneuse tout équipée en un paquetage facilement transportable en train.

En 17 étapes présentées sur une double page, on voit Hirose Natsuko transformer en 12 minutes, sur un quai de gare, sa randonneuse en ça:


Son secret ? Beaucoup de méthode et quelques astuces. 
Précisons que ce résultat est obtenu avec 2 clés allen pour seul outillage, que les pièces sont maintenues avec trois sangles et un seul morceau de rembourage au niveau du tube de selle et qu'après plusieurs voyages en train le cadre du vélo ne souffre d'aucune éraflure... (Sans oublier qu'au terme de l'opération la cycliste a les mains propres.)

Un petit extrait des premières manipulations pour parvenir à ce résultat est disponible ici: https://www.flickr.com/photos/49353569@N00/14614167535

Comme on le voit sur cette image, cette randonneuse artisanale bénéficie de quelques petits détails astucieux destinés à faciliter le démontage: l'écrou du jeu de direction utilise la cle allen comme levier, le garde boue arrière se scinde en deux, les pedales sont détachables, les étriers de freins se déconnectent facilement (pour permettre le passage des pneus larges de cyclotouriste sans avoir à les dégonfler), la chaîne se fixe en haut du hauban pour rester tendue, etc.

Ces détails ne sont visibles que pour un oeil averti et, en état de marche, une randonneuse rinko ressemble à n'importe quelle autre randonneuse traditionnelle.

Bref, si vous voulez vous monter une randonneuse, pour ne pas trop regretter l'intermodalité offerte par votre Brompton, pensez rinko !


L'adepte du rinko ne dégonfle en effet jamais ses - gros - pneus, non seulement pour gagner du temps mais aussi parce qu'ils lui servent de coussinets "naturels" !

Quant à l'éclairage, on optera soit pour un éclairage à batterie (type B&M Ixon), soit pour un moyeu à connecteur intégré à la fourche:



Et une fois prêt, pensez à nous faire votre rinko report.

Quelques liens disponibles ici pour approfondir le sujet: http://velo-orange.blogspot.fr/2006/08/rinko.html

Je ne vois pas trop où est la performance ? C'est un démontage classique de vélo classique ou j'ai mal compris ... ?

Dommage d'ailleurs de ne pas avoir pris en exemple un cadre démontable en deux :

La performance me semble pourtant évidente : je serais bien incapable de démonter ainsi un vélo en si peu de temps, sans tâche de graisse et avec un résultat si compact. Le démontage intégral d'un vélo n'est déjà pas une opération que tout le monde réalise couramment, et encore moins si rapidement sur un quai de gare. Belle maitrise ! Les astuces mécaniques utilisées et la maitrise du processus valent le coup d'oeil, je serais curieux de voir cela en vidéo  

karatekid2 a écrit:

C'est un démontage classique de vélo classique ou j'ai mal compris ... ?

Regarde bien les liens. Tu ne pourrais pas faire un paquetage aussi compact et solidaire avec un vélo classique (du moins en aussi peu de temps et avec aussi peu de protections et d'outils).

Par ailleurs, l'idée est précisément de ne pas avoir à recourir à un système de coupleurs qui ne sont pas sans inconvénients: esthétique (à mon goût), prix, poids, influence sur le comportement du cadre - de l'avis de certains - et au final stockage pas si aisé une fois démonté étant donné qu'on se retrouve avec des bouts de cadre... (voir le témoignage de cet utilisateur).
À l'opposé, les vélos démontés façon rinko nous montrent que la taille du cadre n'excède pas beaucoup la taille des roues et qu'il est donc plus utile de bien fixer les pièces ensemble que de scinder le cadre lui-même. 

Le système rinko est particulièrement bien adapté au voyage en train (qui au Japon n'est apparemment pas toujours aisé d'accès pour les vélos).

Le système a aussi ses détracteurs qui pointent le fait qu'un paquetage rinko n'est pas adapté à l'avion: http://handlebard.com/?p=500
(À vrai dire, ce témoignage pro-coupleurs montre que même ce système nécessite une valise rigide en avion, or un démontage rinko peut aussi s'adapter à cette solution. Autre point, le "système" rinko est aussi - contrairement à ce que laisse entendre l'auteur de l'article - compatible avec les grands cadres. À ce propos, il ne faut pas oublier qu'un vélo "rinko ready" l'est tout autant par les choix de géométrie générale du vélo que par l'adoption de quelques composants rinko.)

C'est donc bien une solution spécifique, différente des vélos pliants, des vélos démontables (sujet suffisamment vaste pour mériter un topic à part entière), mais aussi des vélos "classiques", et qui a ses avantages et ses inconvénients.

Oui mais bon, je prendrais plutôt un pliant avec roues de 20" si on doit rouler pas mal tout en devant replier rapidement ...

Une randonneuse rinko est évidemment moins polyvalente qu'un pliant mais comme je l'ai dit elle a ses avantages (les grandes roues à pneus larges apporteront par exemple un confort nettement meilleur, en particulier quand le revêtement est un peu dégradé).

Il ne s'agit pas de faire du commuting. Mais dans le cas du cyclotourisme, la grosse dizaine de minutes nécessaire pour préparer le vélo n'a rien de rédhibitoire. On passe souvent plus de temps à attendre sur le quai...

Elias le Vert a écrit:

Les astuces mécaniques utilisées et la maitrise du processus valent le coup d'oeil, je serais curieux de voir cela en vidéo  

Je n'en ai pas trouvé (mais pas beaucoup cherché non plus), en revanche il y a un très bon pas à pas en pdf pour ceux qui souhaitent se lancer dans les manipulations. La technique "de pliage" est quasiment la même que celle utilisée par Natsuko mais avec un vélo comportant très peu d'équipements rinko (les pédales sont fixes, le jdd nécessite une clé de 32...). Il est tout de même conçu pour être rinko ready (garde boue arrière rinko, repose chaîne, pas d'éclairage filaire sur le GB arrière...)

Tout est là: How to rinko ?



On notera que certains principes du Rinko se rapprochent des "trouvailles" des cyclotouristes classiques, comme le garde-boue arrière scindable: