[Andrew Ritchie] steps down from company’s board disgruntled at way business is run

Le Daily Mail est loin d'être un canard fiable et de qualité, mais ça serait cohérent avec la façon que Ritchie avait de gérer la boîte de son temps (même si utiliser une balance de cuisine était peut-être un peu léger).


"Creator of Brompton folding bicycle steps down from company’s board - disgruntled at way business is run"
http://www.dailymail.co.uk/money/markets/article-3765620/Creator-Brompton-folding-bicycle-steps-company-s-board-disgruntled-way-business-run.html

Je cite cet article dans son intégralité pour l'archiver de manière sûre sur notre forum :

Article de presse a écrit:

"The creator of the Brompton folding bicycle has stepped down from the company’s board – disgruntled at the way the business is run. Andrew Ritchie, who set up the firm in 1976, is understood to have had a series of minor disagreements with Brompton management, which is embarking on ambitious expansion plans.  Brompton, headed by chief executive Will Butler-Adams, earlier this year secured investment from serial entrepreneur and private equity boss Luke Johnson.  

The firm is expanding into China, launching electric bicycles and setting up shop in a new factory in Greenford, west London. It has aimed to double production of its bikes to 100,000 a year by 2020. But profits dipped 37 per cent last year to £2.1m, according to its latest set of accounts.  ‘Brompton is Andrew’s baby, but he’s been unhappy with certain aspects of how the company is developing. Things had started to upset him so he decided to step down from the board,’ a source told the Press Association.

[Photo d'Andrew Ritchie]
[Commentaire] : Brompton wheels over to new site to cope with increased... Bike boom brings OBE for Brompton boss as firm posts a 28%...  Made in Britain success story Brompton rides high as 45,000...

It is not clear whether Ritchie is unhappy with the aggressive plans to expand the business or with the role played by Johnson, who has gained a reputation for building firms such as Pizza Express and Patisserie Valerie. Ritchie, 69, remains the firm’s biggest shareholder with around 18 per cent, and the source added that he still visits the factory and ‘has a role at the firm’.

Read more: http://www.thisismoney.co.uk/money/markets/article-3765620/Creator-Brompton-folding-bicycle-steps-company-s-board-disgruntled-way-business-run.html#ixzz4JUJ6i8uu "

Je n'ai aucun indice qui confirmerait ou infirmerait cette information : "The creator of the Brompton folding bicycle has stepped down from the company’s board – disgruntled at the way the business is run".  Je n'y vois aucun rapport avec le style de direction d'entreprise d'Andrew Ritchie quand il était CEO.  D'ailleurs William Bulter-Adams est sans doute un bien meilleur gestionnaire d'entreprise qu'Andrew Ritchie bien qu'il ne puisse faire preuve d'autant de génie devant la table à dessin comme il le reconnait lui-même.  William (choix approuvé par Andrew Richie) est arrivé au bon moment pour prendre la relève, la tâche qu'il a commencé à entreprendre en 2008 n'était pas mince : il a fallu tout réorganiser de manière plus efficace, développer la communication autour de l'entreprise, engager des collaborateurs... et établir de nouveaux marchés.  

Je peux affirmer de source sûre que fin juillet 2016, 66 000 Brompton avait été produit depuis le début de l'année.   Le chiffre des 45 000 annuels cité dans l'article de presse est une donnée dépassée.

Impossible à dire quelle serait la vraie raison. Mais M. Butler-Adams est un bien meilleur gestionnaire.

Autre chose que je lis: financement par un groupe 'private equity'. Et là, je ne suis pas certain si c'est -à terme- une bonne nouvelle car private equity=obtenir un bon retour sur l'investissement en peu de temps en optimisant les procédés et les marges, augmenter la production. Le reste, on s'en fiche. Bref, le capitalisme pur et dur et un horizon court terme (typiquement 3-10 ans). S'ils ne vendent pas la poule c'est parce qu'ils croient que demain elle pondera encore un oeuf, après demain qui sait.

Lors d'une participation dans une entreprise assez traditionnelle ça ne rend généralement pas très heureux mais j'espère que ce sera différent ici.

Et à mesure que les ventes augmentent, validant ainsi la pertinence de ce type de vélo, Brompton court en permanence le risque qu'un concurrent* se décide enfin à sortir un vélo du même type mais moins cher because fabriqué à grande échelle en Chine avec des soudures faites à la machine.

Avec un simili Brompton équipé d'un Nexus 3 ou d'un Nexus 8 et vendu 700-1.000€, Brompton, avec des salaires londoniens et la productivité de soudeurs manuels, est très mal…

* Dahon? Giant? Autre?

Connaissant un peu l'Asie je vois mal comment ils pourraient développer le marché Chinois sans prévoir une unité de production/assemblage sur place, ce qui impliquerait un partenariat avec ou l'établissement d'une entreprise locale ce qui porte ses propres risques (et opportunités). En tout cas en Chine un Brompton serait un produit de luxe et il faudra le vendre comme tel. Je ne connais pas les Chinois, mais en Inde vendre des vélos haut de gamme ne fonctionne pas: il y a le climat mais aussi le fait que ceux qui ont l'argent pour s'en acheter un se déplacent dans une voiture avec chauffeur et les seuls vélos qu'ils utilisent se trouvent dans les salles de fitness climatisées, un indien riche à vélo dans la rue=très grosse gaffe, tout le monde lui croirait à bord de la faillite. On verra bien.

Xenophon a écrit:

Connaissant un peu l'Asie je vois mal comment ils pourraient développer le marché Chinois sans prévoir une unité de production/assemblage sur place

Je ne parlais évidemment pas de Brompton, mais bien d'un concurrent qui comprendrait enfin le potentiel d'un vélo de ce type pour tous ces urbains qui 1) doivent "intermoder" (vélo + TC/covoiturage) et 2) doivent souvent monter le vélo dans leur appartement.

Que les Chinois, Indiens et habitants du monde arabe considèrent encore le vélo comme un truc de pauvre, c'est tout naturel, puisque c'est encore majoritairement le cas chez nous.

Mais si l'on prend en compte toutes les populations urbaines des pays occidentaux + Asie du nord-est (sauf Chine) et les grandes villes du continent américain (nord et sud), ça fait déjà un marché important.

Si c'est un financement par un ou des private equity, c'est l'horreur.  

Comme le dit Xenophon, le but des ces firmes est d'acheter une société, d'augmenter par tous les moyens (réduction des dépenses R&D, délocalisation, licenciements massif, sous-traitance a bas prix...) sa rentabilité a court terme et de la revendre après typiquement 5 ans soit en entier soit par morceaux avec un gros bénéfice.

Il y a eu des cas célèbre comme le cas RJR Nabisco racheté par KKR.

Si c'est le cas, Butler-Adams avec ses idées de continuer a produire en Angleterre risque de se faire rapidement éjecter !  Et de toute façon les private equity aiment bien mettre leur propre hommes de mains a la tete des sociétés qu'elles controles.

Mais l'article ne dit pas rachat par un private equity mais

Dailymail a écrit:

Brompton, headed by chief executive Will Butler-Adams, earlier this year secured investment from serial entrepreneur and private equity boss Luke Johnson.

Illustration avec l'excellent documentaire "Ma mondialisation" qui m'a fait découvrir l'économiste hétérodoxe Frédéric Lordon:

https://rutube.ru/video/62e3c3ac3ac84c0b231e473d8895cfb0/
(hébergé chez notre ami Poutine)

Shohreh a écrit:

Illustration avec l'excellent documentaire "Ma mondialisation" qui m'a fait découvrir l'économiste hétérodoxe Frédéric Lordon:

https://rutube.ru/video/62e3c3ac3ac84c0b231e473d8895cfb0/
(hébergé chez notre ami Poutine)

Le rachat par LBO de RJR Nabisco par KKR a fait l'objet d'un livre "Barbarians At The Gate: The Fall of RJR Nabisco" et un film a été fait à partir du livre.

Oui, je l'avais lu en son temps.

Époque "Wall Street", "Greed is good", etc.

Shohreh a écrit:

Oui, je l'avais lu en son temps.

Époque "Wall Street", "Greed is good", etc.

Ces requins continuent a sévir.

La seule chose qui les freinent (un peu) c'est que les banques sont moins enclines a leur faire crédit depuis que plusieurs private equity se sont crashé lors de la crise de 2008/2009.

Ils n'ont surtout pas compris que, pour des raisons physiques, la croissance* est terminée. Voilà ce que c'est que d'ignorer depuis deux siècles les bêtes fondamentaux qui sont à la base de l'activité économique.

Pourtant, tout était déjà bien expliqué par le gang Meadows en 1972 et William R. Catton, Jr. dans son livre "Overshoot" en 1980.

Problème : tout notre système socio-économique repose sur la croissance

* croissance = transformer des ressources naturelles. Donc, ça marche tant qu'on a 1) des matières premières et 2) de l'énergie pour les transformer, en prenant en plus en compte la pollution à la sortie

Eh oui, le système économique capitalsite est fondamentalement instable : soit il croit, soit il décroit mais il n'a pas de point d'équilibre !

Pour en revenir a Andrew Ritchie, je me demande si il a gardé certains droit de propriété intellectuelle sur le B ? Si c'est le cas, il pourrait recommencer une nouvelle marque un peu comme Tern l'a fait avec Dahon.

À son âge, ça risque d'être difficile.

Il pourrait peut-être se lancer dans un autre produit autour du vélo.

Il me parait acquis qu'Andrew Ritchie ne se lancera pas dans une autre aventure industrielle ou commerciale.  Il a consacré sa vie au Brompton et compte bien profiter maintenant des bonheurs et des libertés de la vie (il s'est marié à peu près quand il a cédé le rôle de CEO) :

« Brompton has been Ritchie's life: 'I have worked bloody hard. I've remained single. I haven't had a family - this is my family in a sense. I went through years in the doldrums as a thoroughly unmarriable chap - no income at all and obsessed with his project.' But now he's ready to take a back seat. 'I'm craving more time - to travel, play tennis garden, and just be. I hardly know my own house.' » (The Guardian (7/08/2005), The bicycle that turned into folding money, [29/09/2012])

Citation de "À la rencontre de Sir Andrew Ritchie à l'occasion du 30e anniversaire du #426".

Abeillaud a écrit:

Il me parait acquis qu'Andrew Ritchie ne se lancera pas dans une autre aventure industrielle ou commerciale.  Il a consacré sa vie au Brompton et compte bien profiter maintenant des bonheurs et des libertés de la vie (il s'est marié à peu près quand il a cédé le rôle de CEO) (...)

Donc, pas de parallèle avec Leo Fender, qui, après avoir vendu, au milieu des années '60, la maison Fender (les fameuses guitares et basses électriques) à CBS, a recommencé sous un autre nom, Music Man, une marque réputée toujours existante, et encore plus tard G&L (pour George & Leo), toujours dans le même type de commerce.  Le parallèle qui, selon moi, subsiste, est celui entre la Fender Jazz Bass (j'en ai deux ) et le B: ces trucs-là peuvent tout faire sauf une tasse de café

Il avait quel âge, Leo, quand il est reparti pour de nouvelles aventures?

Abeillaud a écrit:

Il me parait acquis qu'Andrew Ritchie ne se lancera pas dans une autre aventure industrielle ou commerciale.  Il a consacré sa vie au Brompton et compte bien profiter maintenant des bonheurs et des libertés de la vie (il s'est marié à peu près quand il a cédé le rôle de CEO) :

« Brompton has been Ritchie's life: 'I have worked bloody hard. I've remained single. I haven't had a family - this is my family in a sense. I went through years in the doldrums as a thoroughly unmarriable chap - no income at all and obsessed with his project.' But now he's ready to take a back seat. 'I'm craving more time - to travel, play tennis garden, and just be. I hardly know my own house.' » (The Guardian (7/08/2005), The bicycle that turned into folding money, [29/09/2012])

Citation de "À la rencontre de Sir Andrew Ritchie à l'occasion du 30e anniversaire du #426".

Cela doit lui fendre le coeur de quitter la firme dans de telles conditions (du moins si ce que le Guardian écrit est vrai)

Les propos du Guardian sont indubitablement vrais. J'espère que son retrait du comité de gouvernance de l'entreprise, et par conséquence comme actionnaire important, ne signifie pas son absence définitive aux prochains Brompton World Championships. Il était déjà si rare (environ une participation en Angleterre tous les trois ans depuis 2010).

"Il a bien quitté le company' board pour les raisons qui sont évoquées dans les articles de presse anglais" me fait savoir par MP une personne en contact direct avec l'intéressé.  Cette "rumeur" de presse vous est confirmée grâce à un vent favorable et amical, mais je ne connais pas les points de désaccord précis.    En fait, sa décision date déjà depuis quelques mois (démission en avril 2016 : source).

Depuis janvier 2016, il est co-"dirige" avec Stephen Grosvenor, "Goldhawk Design Ltd".  Aucune information sur la nature des activités ne semble publiée ce jour : source.  J'ignore si Stephen Grosvenor est une personne en relation avec Steve Grosvenor ou précisément cette personne (Steve Grosvenor est cité à plusieurs reprises dans "Brompton goes it alone" in Henshaw, "Brompton Bicycle", 2011, p.33 et suivantes).  Affaire à suivre...

De toute façon, une fois qu'on a passé la main, il vaut mieux se barrer et aller faire autre chose.

En plus, c'est pas les produits qui manquent à inventer autour du vélo, urbain ou autre. Illustration avec Evolv Trikes.

Goldhawk Design Ltd, ça donne pas grand chose. Ils sont en mode stealth?

Si j'ai encore la chance de le rencontrer ou si j'ai des nouvelles par contact interposé sur ses activités d'ingénieur, je n'hésiterais pas à m'informer.

Shohreh a écrit:

Il avait quel âge, Leo, quand il est reparti pour de nouvelles aventures?

56 ans: il avait été gravement malade, et semble avoir pensé que ses jours étaient contés, d'où la vente de son entreprise *et* l'utilisation de son nom de famille comme marque.

Si on crée une entreprise (même si c'est une Ltd avec un capital de 2 GBP et 2 actionnaires à 1 action/personne, qu'on sait créer presque pour rien et avec un minimum de formalités) cela veut dire qu'on désire entreprendre. Après la documentation de company house le partenaire serait ingénieur Je suppose qu'on en saura plus début 2017 mais que pourraient-ils faire d'autre que le développement d'un vélo ou d'accessoires?

Les droits pour le Brompton seront la propriété de la soc. Brompton, sinon aucun actionnaire/financier serait d'accord pour investir.

A la base je suis d'accord avec Shohreh: quand on renonce à la majorité de ses actions dans une entreprise il vaut mieux tout liquider, se casser et acheter un yacht. Petit actionnaire minoritaire, petit c*n. Gros actionnaire minoritaire, gros c*n. Je me demande d'ailleurs pourquoi ils ont choisi la voie 'private equity' pour le financement chez Brompton. C'est assez agressif.

HS mais je viens de regarder le site de evolve trikes, très intéressant (sauf qu'ils n'arrivent pas à les faire produire en masse).

50 minutes avec Will Butler-Adams :
https://www.youtube.com/watch?v=Lh4yStWFNvs

Pas eu le temps de tout regarder… Mais je me dis que ça en intéressera plus d'un ici.