"Ensemble en vélo-kayak, direction sud !" — Première balade collective en Brompton-kayak [récit] •Bƒ

Lundi 13 octobre 2014 au zénit, le premier commando léger vélo-kayak dirigé par Pouille prend les flots à Cadenet dans le Vaucluse, à la hauteur du camping Val de Durance.   Le trio bromptaquatique se congratule chaleureusement : la mise à l'eau et la descente du premier rapide sont une réussite totale... 

"Alterner des chemins carrossables et aquatiques en vélo-kayak : aller en kayak dans des lieux inaccessibles en Brompton, en alternant le Brompton avec le kayak embarqué et le kayak avec le Brompton embarqué", telle est l'idée de ces nouvelles balades collectives.

Le samedi précédent, postés idéalement sur la colline du Pradet, ils embrassent du regard la rade magnifique de Toulon en prenant le petit-déjeuner.   Les prévisions météorologiques de la semaine précédente ont donné quelques sueurs au capitaine de l'équipée. "Pluies diluviennes exceptionnelles" annonce-t-on pour ce week-end dans le secteur.  À part une fin de nuit orageuse à Le Pradet, ils seront épargnés par les vents et les chutes d'eau.  Le baromètre qu'auraient emmené les brompt-kayakistes aurait indiqué "Beau temps" pendant tout leur séjour.

Un sous-marin nucléaire de l'armée française patrouille devant la Petite rade.  Dans une heure, quatre tâches lumineuses apparaîtront sur ses radars avant que l'officier au périscope prenne en chasse les intrépides.  L'objectif de la journée est de rallier la plage du Pradet à une pointe rocheuse qui forme une grande cavité, soit un aller-retour d'environ 3 km.  C'est la première fois qu'ils mettent le Safari et le Balsa à l'eau.  Pouille préfère débuter par une traversée d'une partie de la Grande rade d'abord sans embarquer les Brompton et en évitant aujourd'hui Port de Brusc, histoire de voir comment ces deux kayaks se comportent dans une petite houle protégés du vent, et comment Abeillaud et Krypton s'en sortent pagaies en main.  Car si on connaît déjà les qualités du Solar, on n'a aucune expérience des deux autres.  

Le Safari est le petit frère du Solar, 5 kg et un bon mètre en moins que son ainé.  Le Balsa est d'une autre famille et a l'allure frêle mais il possède des qualités de navigation plutôt étonnantes pour son petit format et sa constitution simple.  Vélo-dom accompagne le trio pour le premier voyage au-delà de l'estran, elle est au commande du Solar bleu.  Krypton semble le plus téméraire,  il embarque sur le Balsa. Pouille et Abeillaud inaugurent les Safari flambants neufs. Ce dernier a été choisi pour sa polyvalence sur eaux vives et sur eaux calmes, assez rigide et profilé, il doit être suffisamment performant pour traverser un lac ou affronter quelques rapides sans pour autant que ce soient des torrents dangereux.  Il doit être aussi assez compact et pas trop lourd pour pouvoir l'emporter sur le vélo pliable sans s'encombrer de la remorque.  Et si possible d'un coût modéré pour susciter l'envie de participer à ces nouvelles pérégrinations collectives du Brompton Forum.

Malgré la houle à l'approche de la grotte, la quatuor fait un aller-retour paisible.  Des trois flottables, le Solar procure par sa taille, plus longue et un peu plus large que le Safari, le plus de facilité à son pilote.  Il passe facilement les vagues en travers, sa stabilité est rassurante pour le néophyte.  Abeillaud pour sa première sortie dans le Safari préfère ne pas tarder à rejoindre le minuscule port car balloté par la houle plus sévère à l'entrée de la grotte, il est inquiet de perdre le sac de bagage qu'il a emmené et qui est posé sans être attaché dans kayak.  Un basculement malheureux et il n'est pas certain que le T-bag flotte suffisamment longtemps pour le rattraper à la nage.  Krypton dans le Balsa est au ras de l'eau.  Parti à vide pour la traversée, il n'a aucun doute sur le fait qu'en embarquant le Brompton il prendrait la tasse en rencontrant une vague un peu trop haute.  Les 3 km bouclés, les kayaks sont mis à nouveau à l'eau avec cette-fois le Brompton embarqué pour un cercle de quelques centaines de mètres sur un morceau de mer sans la moindre houle.  La première expérience des deux côtés de l'estran s'achève autour de quelques bons verres de champagne accompagnés d'andouille de Vire, un délice.  Pour Porquerolles, Hyères et d'autres beautés du coin, on se redonnera rendez-vous...

Deux jours plus tard, c'est la première alternance vélo-kayak tant attendue : Mallemort - Cadenet en Brompton par la route départementale D23, Cadenet - Lauris en kayak sur la Durance et Lauris - Saint Pantaléon à nouveau sur deux roues, soit plus d'une soixantaine de km sur route et une bonne heure sur l'eau.  Pouille et Abeillaud ont repéré quelques jours plus tôt les endroits de mise à l'eau et d'accostage.  Une petite pancarte discrète signale le début du parcours où sont acheminés en saison des kayaks de location, c'est un travail de détective car aucune indication n'est donnée à partir de la route.  L'aménagement de la berge caillouteuse agrée le capitaine.  Une branche d'arbre plantée dans un tas de pierre leur signalera le terme de leur parcours aquatique sur la Durance : la plage de débarquement du commando Brompton.  Après les photos matinales du trio devant leur hôtel à Mallemort et les 25 km entre la Durance et le canal de Marseille avalés, les bromptonistes s'arrêtent sur un pont pour contempler le nouveau monde qu'ils vont bientôt explorer.

Arrivés à la base de lancement, ils se font de plus en plus silencieux et prennent soin de faire quelques photos et quelques bouts de films pour témoigner.  Pour la première fois sans remorque ni porte-bagage, collectivement, le trio léger réalise la mutation impensable "K sur B" en "B sur K".  Krypton est le premier à être à l'eau retardant la glissade sur les flots en s'accrochant à la berge pour partir ensemble.  Abeillaud se place dans son kayak et mitraille le duo qui le précède de quelques mètres.  Sur les premières centaines de mètres, l'eau s'écoule doucement mais plus loin, ils entendent un bruissement, c'est la première descente qu'ils devront affronter.  Abeillaud accoste plusieurs fois et sort du kayak pour prendre des photos et filmer Pouille et Krypton.  Il s'agit de bien se positionner pour entamer chaque descente, là où le niveau d'eau est le plus haut, en évitant les rochers et quelques branches.  Pouille est en tête pour les premiers kilomètres, donne des conseils sur la manière d'aborder les courbes et les accélérations de la rivière.  Le Safari avec son aileron se révèle assez maniable et le Balsa suit sans peine quoique son fond plat sans boudin est sérieusement inconfortable pour Krypton quand il passe au-dessus des pierres qui affleurent la surface.  Avec leurs engins silencieux, ils surprennent sur leur route quelques beaux oiseaux posés sur les berges ou dans les massifs de végétaux. 

Après plus d'une heure trente de navigation et d'arrêt photo, le point d'accostage est en vue.  Le commando bromptaquatique débarque sur la grève et sous les yeux écarquillés d'une famille allemande, dégonfle et déplie.  Ils font route vers Saint Pantaléon, un village charmant dans le Lubéron, où dans quelques heures, pour fêter cette première, trois verres d'un bon whisky seront servis pour l'apéritif.   Une deuxième alternance en empruntant la Sorgue est prévue le lendemain...


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L'annonce de cette balade a été publiée ici.  Les tronçons du programme qui figurent dans le récit sont ceux-ci :

Impressionant! Et surtout pas pour moi, ce genre d'aventures!

Impressionnant et surtout ... j'ai très envie de me lancer dans l'aventure vélo-kayak

Joli et tentant... juste tentant

Très belles photo et papier bien écrit, merci Abeillaud de ce témoignage, qui donne envie, surtout quand on sait quelle météo avait été annoncée dans le coin à l'époque.

Je note sur les photos que les vélos sont empaquetés, sans doute à cause du sel, ça pose la question du lest en cas de chavirage et du poids du sac en plus.
Deux questions :

- Peut-on utiliser la pompe des vélos, ou est-ce encore un machin en plus à trimballer (et susceptible de tomber en rade, en plus) ? A-t-on testé le gonflage manuel à la bouche, au cas où ?
Pour info, avec un Yukon Yak, j'ai testé, c'est 80 inspirations et 15 mn, pénible, mais faisable, et la pompe se résume à un sac en tissu qu'on compresse (50gr). 
 
- Le petit kayak vert m'a l'air trop bas pour permettre la navigation avec de la houle et des bagages. Une jupette semble indispensable. Est-elle prévue ? Ou faut-il envisager d'écoper toutes les dix minutes ? Peut-on écoper tout en sachant que dès qu'on écope, on dérive ? Ou faut-il limiter le poids du kayakiste à 50 kg ?

Nous avons échappé à la météo jusqu'à la balade sur la Sorgue où j'ai fait une démo de ce qu'il ne faut pas faire,

soit : se mettre en travers, en haut d'une glissière. Il m'a fallu descendre du kayak pour m'en sortir.

J'ai profité du désir d'Olivier (Abeillaud) de boire une b... ou un café en arrivant en vue des guinguettes

au "PARTAGE DES EAUX" pour vite sortir mon kayak et me réfugier sous les canisses de la guinguette

fermée, à l'abri de la pluie bien fraîche pour me changer et tout replier, sachant qu'au bout du parcours

il faudrait se changer ... sous la pluie.

Le sac : c'est un sac "DIMPA" de IKEA vendu 5 €, mon peson n'est pas assez sensible pour le peser.

Il faudrait dix fois plus de temps qu'à la bouche pour gonfler avec les pompes à vélo, il faut en effet

une pompe spécifique, que j'utilise sans précaution depuis 2008, un peu volumineuse mais très légère

que j'ai installée sur le cadre et pagaies. Photos à venir.

J'ai testé le sac de gonflage, il ne peut atteindre les 200 millibars des GUMOTEX.

Quant au petit kayak vert, il semble ne plus être fabriqué, il ne pèse que 4 kg et en s'avançant dedans,

on doit pouvoir le faire rentrer dans ses lignes. Comme le YUKON YAK, il permet en outre de se faire

mal, parfois, où tu sais. Notre équipier Thierry n'a pas eu à écoper, pourtant, nous avons eu à connaître

un bon résidu de houle en mer en sortant de la protection de "LA CORNICHE" au Pradet.

... j'ai oublié de faire héberger mes quelques photos, je reviens dans un moment.

La pluie qui est tombée sur le trio par moment lors de la descente de la Sorgue était fine et lorsque tout a été dégonflé et replié, le soleil était déjà revenu pour le reste de la journée.  L'illustration de la pose de la pompe Intex est sur la photo DSC04392 du diaporama, Brompton à droite.  Pouille a écrit à propos de ce matériel dans Balades collectives en vélo-kayak et préparatifs [projet de Pouille].

…. « je reviens dans un moment. »....un moment, c'est plus ou moins long, non ?


La Durance :

Descendre sur un tapis flottant cette longue et large avenue en pente douce, d'eau bruissante et sautillante, j'ai adoré.

Ce n'était pas un torrent, loin de là, cependant, la pente était bien perceptible, visible et ce fut pour moi une sensation étonnante

Ailleurs, la rivière nous a offert de gentils rapides et un seuil étalé sur toute sa largeur.

La mise à l'eau s'est faite sur une berge assez pentue, avec du courant, mais tout s'est bien déroulé, y compris le nettoyage des pneus avant installation des vélos sur les kayaks, il était tombé des cordes deux nuits auparavant et l'approche de la berge était quelque peu gras.

Et maintenant, comme annoncé, quelques photos.



Cliquez sur les titres/liens pour voir les photos.

Olivier ne sait pas encore ce qui l'attend



Velodom devant la grotte


Le BALSA en partie masqué par le clapot


Le petit port pour une pause


Olivier s'est-t-il converti? on voit les sombres rapides dans son dos


Installation à la va-vite

Pouille a écrit:

Installation à la va-vite

Une photo particulièrement intéressante et instruisante, surtout qu'elle montre un B copieusement chargé en position "garé"!  Je l'ai déjà copié, d'ailleurs: sait-on jamais ce qu'on veut trimballer sur/avec son B!  J'adore les sangles lila/pourpre/quelque soit le nom de cette couleur, non pas pour le coté esthétique, mais pour l'aspect didactique!

La solution que je préfère

Le sac Brompton reste à sa place, et l'équipement de camping dispose de l'emplacement  arrière,

à la place où se trouve le bidon étanche ; la position parking reste possible. Le problème, trouver

le kayak adéquat, ce que je n'ai su faire à ce jour.

Le choix : finalement, j'ai choisi le GUMOTEX SAFARI car en NITRILON souple au poids de 9 kg sans

siège ni cale pieds.

Il ressemble à un mini SOLAR, mais est destiné à l'eau vive. Il "ressemble", mais il comporte une différence

invisible, son fond gonflable est beaucoup plus épais que celui du SOLAR, ce qui le rend un peu "joueur" du

fait qu'on est assis un peu haut au-dessus de l'eau.

Nouveauté d'aujourd'hui (mail de KWA), le TWIST 1 fabriqué en NITRILON léger et non plus en LITE PACK.

Le LITE PACK était un tissu enduit sur une seule face ce qui le rendait trop souple (expérience de JeanPatrice).

Ce TWIST 1 long de 2,60 mètres n'a pris que 1 kg par rapport à l'ancien modèle, soit 7 kg avec siège; il

pourrait être un bon candidat pour le vélokayak.